<> Extrait de l’article intégral à lire sur le nouvel observateur ici Mon commentaire: la violence et la médiation est un sujet qui a toujours fait polémique. La France était jusqu’ici contre puis partagée ou attentive aux positions espagnole et italienne qui sont opposées. La Belgique semble avoir une position plus modulée à ce sujet partant du principe qu’il faut essayer. Il semble que l’on penche désormais vers la solution espagnole au motif que faire l’effort de dialoguer serait admettre des torts réciproques. Comme tous les sujets de société, il y aura toujours les farouches militants du non et du pour et puis, il y a les cas pratiques auxquels on peut être confronté. Si a priori, il ne faut pas composer avec la violence, il y a à mon sens lieu de s’intéresser à la cause plus qu’aux effets pour tenter de voir si une solution peut être trouvée. Il faut aussi savoir diriger vers une aide extérieure compétente. La réponse n’est pas aussi tranchée qu’on veut bien le dire. Cela étant, si une médiation familiale a tout son sens, une mediation pénale ne l’a pas car elle s’exerce dans un cadre particulier où on rappellera que le médiateur agit en tant que délégué du Procureur et où par voie de conséquence, la victime désignée est bien au contrzire selon moi en position de force déclarée, ce qui fausse tout débat. L’acteur des violences sait qu’il n’a d’autre choix que de composer pour ne pas se retrouver devant le tribunal correctionnel. Il n’y a ni neutralité, ni confidentialité, ni indépendance, ni impartialité dans ce genre de débat. A mon sens, cette procédure doit être réformée. Dans les cas de violences familiales qui sont les plus fréquentes des violences faites aux femmes, il faudrait quand la victime va au commissariat prévoir une information systématique sur les aides de toute nature pouvant être apportées juridiques et psychologiques notamment et aussi sur la médiation familiale afin de tenter une reprise du dialogue avant de concrétiser une plainte et de rentrer dans un circuit pénal. Ni la victime, ni l’auteur (e) des faits n’y seraient contraints comme dans l’actuelle médiation pénale où ils sont déjà dans un processus judiciaire et ont du mal à dire NON. De par l’effet de l’article 2238 du code civil, la victime ne subit aucun préjudice puisque la mesure de médiation suspend le délai de prescription encouru. De la même façon, cela encouragerait à une reprise de dialogue et les médiateurs requis seraient plus libres dans leur intervention. La médiation retrouverait alors sa valeur pédagogique pleine et entière dans la reprise du dialogue nécessaire si elle est souhaitée Bien sûr, tout ceci est à manier avec précaution selon les cas. Il y a la violence accidentelle puis la violence plus installée. S’il est aisé de constater les effets physiques de la violence, elle est le plus souvent avant tout de nature psychologique. Sans rentrer dans les explications de phénomène de violence, de phase dite « lune de miel », du syndrome de Stockholm, de triangle de Karpman etc, il est certain que le médiateur a un rôle particulier à tenir et le processus s’en trouve un peu modifié ne serait ce que parce qu’il faut établir de manière plus précise particulièrement dans un conflit conjugal, si les personnes peuvent aller ou non en médiation. Il ne peut être neutre vis à vis de la violence car elle n’est pas acceptable. Il doit mesurer les critères de dangerosité et les indices doivent se déceler dès le premier entretien qui doit être mené à mon sens individuellement pour éviter les pressions éventuelles avant de mener un entretien éventuel avec les deux personnes en cause. Il faut savoir où les personnes concernées en sont. Une étude de Linda Gardner permet d’avoir en tête des interrogations qu’il convient de poser. Ce sera aussi au médiateur de prendre une position pour considérer qu’il ne peut y avoir de médiation sans avoir à en dire plus. Le contrôle de l’un sur l’autre est un obstacle majeur à la médiation. Il doit aussi garder à l’esprit que la médiation peut devenir un outil de contrôle de plus de l’un sur l’autre. Le médiateur devra alors proposer de services d’aide et professionnels compétents car il n’a pas à se substituer à ceux-ci à savoir notamment psychologues et psychiatres. Le recours à ces aides n’est d’ailleurs pas alternatif à la médiation. Ce sont des éléments que les avocats qui reçoivent des victimes doivent avoir présents à l’esprit pour ne pas rentrer dans un processus judiciaire trop vite ou quand il est déjà en cours savoir ménager des phases qui peuvent apporter un plus ou devenir alternatives en prenant toutes les précautions utiles pour leurs clients. Ils ont un rôle fondamental à jouer et notamment dans la rédaction d’un protocole d’accord de médiation qui doit pouvoir envisager récidives et réitérations dans le respect des règles d’ordre public.